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Delphine Marie-Louis


Née à Viroflay au début de l’été 1968, elle déménage avec sa mère dans le très chic 7ème arrondissement de Paris quand elle a cinq ans. Après son bac, elle s’inscrit en fac d’administration économique et sociale et obtient sa licence, tout en travaillant à mi-temps pour Canal +. L’univers de la publication assistée par ordinateur s’impose à elle au hasard d’une visite de la salle des maquettes des éditions Mondiales. Elle décide alors de se former et se fait embaucher juste après au magazine Réponse Photo. Elle y reste huit ans puis arrive à Rennes en famille et ne tarde pas à être recrutée comme graphiste chez Yves Rocher. En même temps, elle s’investit activement dans l’association Périscopages qui organise des rencontres de la bande dessinée indépendante. Aujourd’hui elle travaille en freelance et met parallèlement en place des ateliers pédagogiques au sein des Établissements Bollec.

« J’ai l’âge du roman graphique et j’ai toujours lu beaucoup de bandes dessinées », elle sourit, « mais moi, je suis venue au graphisme par l’informatique et la publication assistée par ordinateur ». À dix-huit ans, entre la fac, les petits boulots, « je répondais au téléphone pour Canal +, c’était le bon plan qu’on se refilait » et les sorties entre amis, elle se laisse un peu porter par les événements. La révélation arrive lorsqu’elle entre dans la salle des maquettes des éditions Mondiales. « Ils découpaient les photos, trouvaient les polices d’écriture, mettaient les magazines en page et faisaient tout ça par ordinateur ». J’ai trouvé ça génial et j’ai su que c’était ce que je voulais faire. Rétrospectivement, elle dit avoir eu de la chance, « j’ai été dans le bon timing. C’était un nouveau métier. Je me suis formée au CFPJ et j’ai été directement recrutée comme maquettiste au magazine Réponse photo ».

Elle débarque à Rennes huit ans plus tard, en 1999, a l’impression que c’était il y a une éternité, « on était encore en francs », apprend à faire des sites internet chez Bug, une association rennaise dont la vocation était de faciliter l’accès du grand public aux technologies liées au multimédia et enchaîne comme maquettiste chez Yves Rocher, « je retouchais les corps de femmes déjà sublimes pour vendre des produits de beauté ». Elle se rapproche alors du festival Périscopages, « ça a été une vraie rencontre et c’est à partir de là que la bascule vers le graphisme s’est opérée ». Son parcours professionnel lui donne une certitude, « la force du graphisme permet de vendre dans le domaine commercial, mais c’est applicable à tout ».

Alors, avec Alain Faure, dans le cadre des Établissement Bollec, ils ont l’idée de mettre en place des ateliers. « C’est du partage de connaissances. Quand on transmet une technique en prenant le temps avec les gens, ils sont tellement absorbés par le fait de respecter les règles qu’ils se laissent aller ». Ils ont accompagné la réalisation de Citad’Elles, un magazine féminin fait par des détenues de la prison des femmes à Rennes dans cet esprit. « On voulait qu’il y ait une périodicité, une forme de professionnalisme, qu’elles puissent s’approprier toutes les étapes qui permettent à un magazine de voir le jour et qu’elles laissent libre-court à leur créativité ». Elle dit sobrement, « on leur présente des choses qui les sortent du quotidien », mais a bien conscience qu’elle aussi a choisi de sortir son métier d’un quotidien.

Mes images
« Quand j’étais petite, nous habitions au sixième étage avec ma mère et je voyais la tour Eiffel depuis ma chambre. Elle s’éteignait à minuit. Ça me fait toujours quelque chose de la revoir ».
« Maus, d’Art Spiegelman, ça a été ma première grosse claque en bande dessinée. Il y a l’histoire, bien sûr, mais elle est servie par le fait que ce soit traité en noir et blanc. On est vraiment sur du roman graphique ».
« Un tableau de Goya, Saint François de Borgia et le moribond impénitent qui se trouve dans la cathédrale de Valence. Il y a de l’imagerie religieuse et tout le réalisme de Goya. Ça raconte une histoire, avec tout le côté manichéen que l’on retrouve également dans la bande dessinée ».

Mes sons
« J’ai reconnu le cri de ma fille aînée quand on me l’a amenée pour la première fois alors que j’avais accouché la veille. C’était incroyable, mais ça m’a fait un peu peur ! »
« Le groupe Tindersticks. J’adore l’ambiance et ça me replonge dans les films de Claire Denis avec qui ils ont développé une collaboration artistique de longue date ». « Ennio Morricone. C’est toute mon enfance. Pour moi, ça veut dire que tout le monde va se coucher ».

Mes textes
« L’étranger, de Camus, que je peux me relire et Meursault, contre-enquête de Kamel Dahoud, qui a repris le livre mais du point de vue du frère de la victime ».
« Les polars nordiques, notamment Roseanna de Maj Sjöwall et Per Wahlöö, un couple d’écrivains suédois ».
« Les oreilles de Buster de Maria Ernestam. Une très belle histoire de femmes. C’est un livre auquel je repense souvent et je me dis que ça ferait un roman graphique magnifique ».

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