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Alain Faure


Est né à Gennevilliers durant l’été 1968 et a grandi à Mantes-la-jolie. C’est là, au lycée, qu’il commence à faire des fanzines. Après le bac, il s’inscrit en géographie à Jussieu, n’y reste que six mois et devient animateur enfants. Avec des amis, il crée en 1994 Patate Crue, le premier fanzine pour les petits. Deux ans plus tard, il embauche comme libraire chez Extrapole, une grande surface culturelle. Le métier l’intéresse, il suit une formation pour être gérant et se retrouve à La Musardine, la librairie érotique de Paris. Il y reste trois ans et débarque à Rennes au moment où le festival de bandes dessinées Périscopages prend son envol. Il intègre naturellement l’équipe. Quatre ans plus tard, les Établissements Bollec, dédiés au graphisme, voient le jour. Aujourd’hui il y consacre tout son temps.

« J’ai toujours fait des fanzines ». Il rigole, « au départ, c’était surtout pour me payer la tête des profs ». Le fanzine, contraction de l’expression anglaise fanatic magazine est une publication imprimée, réalisée par des amateurs passionnés pour d’autres passionnés et popularisée avec le mouvement punk. Plus intéressé par la réalisation de ses journaux alternatifs que par les cours, il est assez surpris de décrocher son bac. « Je ne savais pas quoi faire alors je me suis inscrit en géographie, plus pour retrouver mes amis que par conviction ». Il dit « j’avais Georges Boudarel comme prof », le fameux militant communiste qui avait participé à la guerre du Vietnam dans les rangs Viêt Minh. Cette évocation l’amuse, mais le reste est moins marquant. Il quitte la fac au bout de six mois, « pour être animateur en classe de mer et de ski ». Quand Gros Dada, la revue junior un peu déglinguée du professeur Choron s’arrête, il a l’idée avec quelques amis illustrateurs de lancer Patate Crue, le premier fanzine pour enfants. « On faisait la distribution nous-mêmes, dans des petites librairies et sur des festivals ».

En 1996 il devient libraire, « par hasard. Philippe Mondan ouvrait un Extrapole sur les grands boulevards. J’ai postulé et j’ai été pris. Je n’avais jamais fait ça mais la seule chose qui l’intéressait, c’était mon expérience dans le fanzinat ». Extrapole, c’est les premiers concept stores. Des grandes surfaces culturelles dans lesquelles on peut prendre un café, s’asseoir et bouquiner avant d’acheter. Il prend goût au métier, mais veut l’exercer d’une autre manière, il décide donc de suivre une formation pour être gérant de librairie et enchaîne très vite comme responsable de la librairie érotique La Musardine à Paris. « Il y avait un fond hallucinant. Je me suis rendu compte de toute la richesse de la production. La Musardine, c’est un éditeur qui a ressuscité plein de vieux textes ». Il y reste trois ans et se lasse « on voyait aussi toute la frustration des types qui poussaient la porte parce qu’ils n’osaient pas entrer dans des sex shops ».

Rennes, il y vient pour aider son ami Jérôme Saliou à monter sa librairie Alphagraph. Il connaît la Bretagne : il passait ses vacances dans le Trégor chez sa grand-mère maternelle quand il était enfant, mais pas la ville. Il s’y sent bien et choisit d’y poser ses bagages. « J’ai intégré l’équipe de Périscopages. Ça a été une super expérience. Au départ il n’y avait que le festival et puis on a commencé à monter des expositions pédagogiques et des ateliers décalés à l’année ». L’aventure se termine en 2011, faute de subventions. Mais depuis 2005, avec une poignée d’amis, ils ont créé Les Établissements Bollec, « c’était orienté autour du graphisme au départ. On avait commencé en créant les premiers albums de coloriage pour adultes ». À la fin de Périscopages, il y met toute son énergie. Au programme, expositions, ateliers, formations, pour permettre à ceux qui ne savent pas qu’ils le peuvent, de créer, fabriquer et publier.

Mes images
« Une encyclopédie médicale que mon père avait à la maison, avec des écorchés en pop-ups. C’était dégueulasse et fascinant. Dès que mes parents partaient, on courrait l’ouvrir avec mon frère. Je ne sais pas qui avait édité ça ».
« Y a-t-il un flic pour sauver la reine ? de David Zucker. Ça me fait mourir de rire. J’aime le non-sens dans l’humour et Leslie Nielsen incarne ça ».
« Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages de Michel Audiard. Je ne comprenais rien quand j’étais gosse, mais l’apparition de Marlène Jobert nue était émouvante ».

Mes sons
« Stop II, j’ai mis du temps à piger le jeu de mots avec les bonbons. C’est un duo de Bordeaux qui fait dans le country blues crasseux. On dirait qu’ils sont nés dans le Mississipi ».
« Je suis fan de son garage et de tout ce qui est en lien avec la culture fanzine et Do It Yourself ».

Mes textes
« Livret de Famille de J.C. Menu, pour la subtilité de l’autobiographie. Réussir à révéler des choses, sans que l’on sache si c’est vrai ou faux ».
« Des Souris et des Hommes de John Steinbeck. Un souvenir d’adolescence. La fin te colle à la peau. Cette histoire d’amitié improbable. C’est l’Amérique des laissés pour compte ».

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